La « posture » est un bien grand mot souvent source d’abus de langage.
Nous savons tous que certains gestes, positions, travaux ou activités réalisées dans de mauvaises stations/conditions peuvent entraîner des douleurs.
I - A chacun sa posture ou postures universelle? De quoi parlons nous et comment ça marche?
La posture correspond à l’attitude, la position de votre corps au quotidien, qu’elle soit volontaire ou involontaire.
Nous pouvons la contrôler en partie. Rappelez-vous aussi le fameux «tiens toi bien , redresse toi » si souvent entendu lors de notre adolescence.
Une autre part de celle-ci est contrôlée par le cerveau indépendamment de notre volonté.
Se tenir debout nécessite une grosse dépense d’énergie pour le fonctionnement musculaire.
Le tonus musculaire est à l’origine du maintient de notre posture.
C’est une contraction réflexe involontaire, infatigable et permanente.
Une mauvaise posture, sera source de fatigue musculaire. Cette fatigue généralisée résulte de contractions musculaires asymétriques pouvant provoquer des douleurs s’installant dans le temps (chroniques).
Elle se manifeste souvent par des brûlures musculaires en fin de journée ou douleurs sur la colonne vertébrale avec l’envie de se faire « craquer » le dos.
II - Qu’est ce qui est à l’origine du maintient inconscient de notre stature dont nous n’avons aucun contrôle ?
La position debout pour l’homme est un vrai défi qui nécessite de nombreuses informations.Ce système de régulation est informé par différents capteurs posturaux (ou entrées posturales) :
. Podal: le pied
. Oculaire: les yeux
. Mandibulaire: les dents/la mâchoire
. Vestibulaire: l’oreille : centre de l’équilibre
. Mécanorécepteurs/ Proriorécepteurs : capteurs de la peau, capteurs des articulations.
Modifications de la posture
Stimulations musculaires
Système de régulation
Informations nerveuses
Peau
III - Comment prendre en charge cette partie incontrôlable?
La posturologie étudie les mécanismes contrôlant votre équilibre et ses troubles. Grâce à un contrôle précis du corps, nous pouvons nous déplacer, nous orienter, effectuer des mouvements fins.
Le posturologue est en capacité de mesurer le bon fonctionnement de chaque capteur et donc leurs impacts sur le positionnement du corps dans l’espace.
Il teste votre équilibre lors de la sollicitation de chaque entrée posturale.
Suite à cet examen, il pourra vous réorienter vers un professionnel de santé prenant en charge le capteur dysfonctionnel.
ORL Ophtalmologue/ orthoptiste
Dentiste
Podologue
Kinésithérapeute
Ostéopathes
Ainsi, nous comprenons donc l’importance d’une prise en charge de la posture pluridisciplinaire.
Chaque capteur inclue son spécialiste/ praticien:
– L’ostéopathe pour les capteurs articulaires
– Le podologue pour les capteurs plantaires
– Le dentiste pour les capteurs mandibulaires
– L’ORL et le kiné pour les capteurs vestibulaires
– L’ophtalmo et l(orthoptiste) pour les capteurs oculaires
– Le kinésithérapeute pour l’équilibration musculaire et stabilisation du système postural
– Le kinésithérapeute et la médecine générale pour les capteurs cutanées (peau)
La posturologie n’est pas une thérapie, c’est à dire qu’elle ne corrigera pas directement votre posture lors du bilan.
C’est l’étude globale réalisée qui permettra d’établir un diagnostic sur le fonctionnement des capteurs et de mettre en évidence le capteur source de troubles chroniques (douleurs lombaires/cervicales… récurrentes).
IV - Pourquoi/Comment un capteur peut être responsable de douleurs?
Dans le cas d’une déficience posturale, l’ensemble du corps va s’adapter dans un premier temps puis compenser. Ce qui signifie que dans un premier temps, malgré ce déséquilibre il n’y aura pas de douleurs.
Le corps va puiser dans ses réserves pour continuer à bien fonctionner. Par conséquent, le corps commençant à fatiguer dans la durée, des douleurs vont apparaître en premier lieu au niveau local (autour du capteur) puis à distance.
On comprend ainsi mieux, qu’un problème de pied peut être source de douleurs dans le genou (gonalgie), puis dans les lombaires (lombalgies/lumbagos) puis dans les cervicales (cervicalgies) allant jusqu’à l’installation de maux de tête au long terme.
Par exemple, nous pouvons expliquer l’origine de tensions / douleurs suite à une fatigue des muscles des yeux ou un serrage de dents la nuit (bruxisme).
Tout simplement en cas de problème, de douleur à un endroit du corps, il se peut que l’explication se trouve « plus haut » ou « plus bas » de celui-ci.
Qu’en est-il de la posture que nous pouvons contrôler ?
Comment faire et avec quels outils?
Comme nous l’avons évoqué précédemment nous pouvons contrôler une partie de notre posture.
Rarement nous y pensons ou y prêtons réflexion par manque de temps ou d’attention.
C’est pourtant un effort du quotidien, autant au travail que dans nos activités personnelles.
Porter correctement une charge (courses), exécuter des taches du quotidien (passer le balaie par exemple), sortir de sa voiture ou même de son lit constituent des efforts sollicitant pour votre corps.
Nous pouvons agir à tous les niveaux:
1. Contrôle de sa posture au quotidien
2. Contrôle/aménagement de son poste de travail
3. Utilisation d’outils thérapeutiques: T-shirt, des correcteurs de postures, des redresses dos …
V - Conclusion
Suite à cet article nous comprenons donc qu’une posture universelle n’existe pas mais qu’elle est bien propre à chacun.
Cette dernière peut être source de nombreuses dysfonctions/ douleurs s’installant dans le temps.
En outre, nous pouvons agir consciemment dessus et à différents niveaux.
Vous pouvez consulter l’article dans lequel nous évoquons les « Différents moyens pratiques d’améliorer sa posture au quotidien ».